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Diferencia entre revisiones de «Bastida»

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Una '''bastida''' (en [[idioma francés]], ''bastida''; en [[occitano]], ''bastida''; del latín ''bastit'', ''bastia'', "construcción reciente") fue durante la Edad Media un tipo particular de desarrollo concertado urbano, construido con una finalidad defensiva y de explotación económica, surgido a partir durante el siglo XIII en áreas del suroeste de Francia, en [[Aquitania]] y [[Occitania]], como ordenamiento para los asentamientos de repoblación empredidos en aquellas regiones.
Una '''bastida''' (en idioma francés, ''bastida''; en occitano, ''bastida''; del latín ''bastit'', ''bastia'', "construcción reciente") fue durante la Edad Media un tipo particular de desarrollo concertado urbano, construido con una finalidad defensiva y de explotación económica, surgido a partir durante el siglo XIII en áreas del suroeste de Francia, en Aquitania y Occitania, como ordenamiento para los asentamientos de repoblación empredidos en aquellas regiones.


Su construcción resultó de un contrato entre el señor [[feudalismo|feudal]], que podía ser también un abad, que donaban un territorio, y la corona de Francia, que se encarga de poblarlo. Los nuevos habitantes roturan y preparan los terrenos para el cultivo y gozan de la seguridad que ofrecen las murallas de su nueva aldea, en una época en la que en todas partes se teme a los bandidos. Por otro lado, se les garantiza cierta tranquilidad económica. Las dos partes contratantes se reparten los ingresos de la nueva población.  
Su construcción resultó de un contrato entre el señor feudal, que podía ser también un abad, que donaban un territorio, y la corona de Francia, que se encarga de poblarlo. Los nuevos habitantes roturan y preparan los terrenos para el cultivo y gozan de la seguridad que ofrecen las murallas de su nueva aldea, en una época en la que en todas partes se teme a los bandidos. Por otro lado, se les garantiza cierta tranquilidad económica. Las dos partes contratantes se reparten los ingresos de la nueva población.


Estas plazas fuertes se caracterizan por su plano en damero resultante de un urbanismo concertado, destinado a facilitar el cobro de los distintos tributos: los bloques de casas, cuadrados o rectangulares, recortados por entramados de calles perpendiculares, se organizan en torno a la plaza central en donde está el mercado. Las bastidas, importantes agentes de desarrollo demográfico, agrícoola y económico de regiones antes desiertas, fueron también en el caso de los cistercienses un medio eficaz para paliar la falta de mano de obra que aparece a mediados del siglo XIII. Así, entre 1252 y 1325, abadías cistercienses como Flaran, Morimond, Grandselve, Bonnefont o Cherlieu crearon treinta y seis bastidas en antiguos pastos.
Estas plazas fuertes se caracterizan por su plano en damero resultante de un urbanismo concertado, destinado a facilitar el cobro de los distintos tributos: los bloques de casas, cuadrados o rectangulares, recortados por entramados de calles perpendiculares, se organizan en torno a la plaza central en donde está el mercado. Las bastidas, importantes agentes de desarrollo demográfico, agrícoola y económico de regiones antes desiertas, fueron también en el caso de los cistercienses un medio eficaz para paliar la falta de mano de obra que aparece a mediados del siglo XIII. Así, entre 1252 y 1325, abadías cistercienses como Flaran, Morimond, Grandselve, Bonnefont o Cherlieu crearon treinta y seis bastidas en antiguos pastos.
<!-- ==Lieux d'implantation de bastides==
Le sud-ouest est inégalement touché par le phénomène des bastides. Deux espaces sont réellement privilégiés dans le choix des sites :
* le [[piémont pyrénéen]] ;
* l'axe garonnais élargi vers l'est le long du [[Tarn]], du [[Lot (rivière)|Lot]] et de la [[Dordogne (rivière)|Dordogne]],
pour des raisons naturelles : l'[[altitude]] et la qualité des sols. Les bastides étaient en effet des villes à vocation agricole ou historiques : le [[Languedoc]] était déjà plein de villes [[romains|romaines]].
Certaines bastides s'établissent toutefois dans des positions défensives fortes. Par exemple : [[Arouville]], [[Hastingues]], [[Montfort]], [[Baigts]], [[Pimbo]], [[Miramont-de-Guyenne]]…
Certaines sont entre les deux, moyennement ouvertes et protégées, comme hésitantes. Par exemple : [[Saint-Justin]], [[Cazères]]…
Mais la majorité s'implante dans des [[vallée]]s sans accident. Quelques exemples seraient : [[Grenade-sur-Garonne|Grenade]], [[Villefranche-de-Rouergue]], [[Toulouzette]], [[Labastide-Chalosse]] et [[Duhort-Bachen|Duhort]]. La période 1250-1350 est en effet [[paix|paisible]] dans le sud-ouest, entre la [[Croisade des Albigeois]] et la [[Guerre de Cent Ans]].
==Phases de fondation des bastides==
===Préhistoire des bastides (1144-1248)===
C'est en 1144 que se situe l'année de fondation de [[Montauban]], la première « bastide » de l'histoire, par le comte [[Alphonse Jourdain]]. Puis, en 1248, celle de la mort de [[Raymond VII]], [[Liste des comtes de Toulouse|comte de Toulouse]].
Période de la [[Croisade des Albigeois]], le pouvoir français montre tout son intérêt pour l'espace [[Aquitaine|aquitain]].
Il s'agit d'une époque de transition avec l'[[Art roman|époque romane]]. On procède par tâtonnements dans la recherche d'un nouveau [[Périodes de l'architecture|style]].
De 1144 à 1208, le comté de Toulouse connaît son âge d'or. Montauban est fondée par le comte de Toulouse aux portes de l'[[abbaye]] [[Saint Théobard|Saint-Théobard]], à une cinquantaine de kilomètres au nord de Toulouse. Mais la guerre des Albigeois éclate et l'élan des fondations est brisé.
Il reprend cependant dans les années 1220 avec l'installation de la France dans le Languedoc (1224) et le [[Traité de Paris (1229)|traité de Meaux-Paris]] (1229) qui coupe l'[[Albigeois]] en deux le long du Tarn. L'Est revient à la France et l'Ouest reste au [[comté de Toulouse]]. [[Alphonse de Poitiers]] épouse la fille aînée de Raymond VII qui n'a pas de fils. Le comté de Toulouse est donc voué à disparaître.
La paix est revenue et les frontières se stabilisent.
Les pôles principaux de la région au début du {{XIIIe siècle}} sont Toulouse, [[Albi]] et Montauban (vu le moment où elle a été fondée, c'est déjà une grande ville à cette époque).
Les bastides sont un effort de reconstruction après tant de guerres.
Elles sont fondées de préférence sur les routes entre Toulouse et Albi. Cependant, quelques fondations françaises dans le Languedoc et fuxéennes dans l'[[Ariège]] constituent une minorité.
===Période alphonsine (1249-1271)===
[[Alphonse de Poitiers]], frère de [[Louis IX de France|Louis IX]], devient en 1249 comte de Toulouse. Il multiplie les créations de bastides.
Il est en guerre contre le [[Liste des rois d'Angleterre|roi duc]] à l'ouest (vers le Lot et la Dordogne) et le comte de [[Foix]] au sud (le long de la Garonne et de l'Ariège).
C'est dans ces espaces frontières que se concentreront les fondations de bastides. Il s'agit d'une volonté de colonisation des larges vallées au sud de Toulouse.
À cette époque commence aussi à se dessiner un axe de communication important entre Toulouse et [[Paris]] vers [[Cordes-sur-Ciel|Cordes]] et [[Villefranche-de-Rouergue]].
Il s'agit également de création politique suite à l'arrivée des [[capétiens]] dans la région : ainsi, la création de [[Villefranche-de-Rouergue]] répond à la nécessité d'Alphonse d'installer son pouvoir en [[Rouergue]], face aux anciennes cités, telles [[Najac]], restées fidèles à la dynastie raymondine.
On remarque donc à cette époque la fondation de deux types de bastides dans deux régions différentes :
* la plupart d'entre elles sont destinées à tenir des régions convoitées ou disputées. Elles se partagent les terres à surveiller et choisissent des sites défensifs ;
* à proximité du [[Quercy]] (repris par les français aux anglais en 1259), du [[Rouergue]] ou dans l'albigeois :
** n'ont pas de rôle militaire ;
** ont une fonction étape entre Toulouse ;
** sont alignées sur les axes de communication.
===De 1271 à 1290===
Alphonse de Poitiers meurt en 1271, sans enfants. C'est le [[sénéchal]] français de Toulouse, [[Eustache de Beaumarchès]] qui lui succède.
En 1272, [[Edouard Ier]] est sacré roi d'Angleterre.
En 1272, le sud-ouest est partagé de manière presque égale entre les deux hommes. L'ouest et le nord-ouest sont aux mains des Anglais, l'est et le sud aux Français. Les [[Gascogne]] centrale et occidentale constituent la région frontalière entre la France et le roi-duc. Les seigneurs locaux cherchent à rester autonomes en passant d'un camp à l'autre.
Les terres anglaises, surtout du nord-ouest, sont couvertes de bastides. Les anciennes ont été fondées par la France, les nouvelles par l'Angleterre.
Ce sont des terres peu sûres. Les bastides y sont placées sur des sites défensifs à proximité de [[cours d'eau]] qui sont des supports d'échanges en temps de paix.
À la fin de cette troisième période, le Lot et la Dordogne seront assez uniformément recouverts de bastides, le long des cours d'eau.
Du côté toulousain, Eustache fondera des bastides suivant une [[auréole]] autour de la [[métropole]] qui s'interrompt au sud-est.
Dans l'Albigeois et la Garonne, il intensifiera l'implantation de bastides pour consolider le pouvoir français.
Enfin, en Gascogne orientale, il existe de nombreux comtés. En effet, il s'agit d'une région cloisonnée par le relief qui n'intéressait pas Alphonse de Poitiers. Les bastides qu'Eustache y fonde sont un moyen pour lui d'infiltrer la région.
===De 1290 à 1350-1375===
Cette période est marquée politiquement par une tension croissante entre l'Angleterre et la France.
Eustache de Beaumarchès meurt et la [[guerre de Gascogne]] éclate. Il s'agit d'une offensive française. Ceux-ci prennent l'[[Agenais]]. La [[paix de Montreuil]] rend à l'Angleterre beaucoup de ses terres dévastées par la guerre.
La majorité des bastides construites à cette période le sont au sud-ouest de l'espace aquitain. Elles sont le fruit d'initiatives anglaises et seigneuriales. Le roi de France y participe peu.
Il y a aussi intensification des implantations de bastides dans les régions déjà couvertes, ainsi qu'apparition de fondations de bastides dans le [[Lauragais]] et entre l'[[Ariège (rivière)|Ariège]] et l'[[Agout (rivière)|Agout]]. Ces dernières pour le assurer le contrôle des relations entre [[Toulouse]] et le [[Languedoc]].
==Situation au {{s-|XII|e}}==
===Situation géographique===
La zone des bastides s'étend :
* au [[sud]] jusqu'aux [[Pyrénées]] ;
* au [[nord]] jusqu'aux [[plateau (géographie)|plateaux]] et serres proches de la [[Dordogne (département)|Dordogne]] et aux [[montagne]]s du [[Rouergue]] et du [[Limousin]] ;
* à l'[[Ouest (point cardinal)|ouest]] jusqu'à l'[[océan Atlantique]].
===Situation sociale===
C'est une [[civilisation]] très rurale qui habite dans la région. Les paysages sont très individualisés.
[[politique|Politiquement]], la terre est très divisée en de tout petits [[pays]]. Les plus grands sont à l'époque le [[Périgord]], le [[Quercy]] et le [[Rouergue]].
On peut parler de [[balkanisation]] du [[Midi aquitain]] en 1200.
Cependant, malgré ce morcellement, sur tout le sud-ouest existe une grande unité de [[culture]] : la [[culture occitane]].
Cela n'empêche pas une relation avec la terre différente entre le [[Pays basque]] et le [[toulousain]]. Dans ce premier, les paysans sont semi-[[nomade]]s. Lorsque la terre est épuisée et les [[forêt]]s dégradées là où ils sont implantés, le [[hameau]] migre. Mais ce ne sont jamais de grandes distances qui sont parcourues. Les [[Église (édifice)|églises]], elles, restent en place.
Dans le toulousain au contraire, la terre est plus [[fertilité|fertile]]. Des villes [[antiquité|antiques]] avec de l'[[artisanat]] contribuent à y enrichir la [[bourgeoisie]].
===Situation politique===
Une foule de [[péager]]s vit de la [[taxe|taxation]] des paysans et des voyageurs. Ils assurent un climat d'in[[sécurité]] et leur argent ne leur suffit souvent qu'à entretenir un petit ''[[castrum]]'' et quelques [[soldat]]s.
Au-dessus de ceux-ci sont établis des [[seigneur]]s. Ils règnent chacun sur plusieurs dizaines de villages et [[bourg]]s. En 1150 ils sont [[vassal|vassaux]] du [[Liste des rois de France|roi de France]], soit directement, soit par l'intermédiaire des grands féodaux, comme [[Raymond V de Toulouse|Raymond V]], comte de Toulouse, ou [[Aliénor d'Aquitaine]] ([[duc]]hesse d'[[Aquitaine]], [[comte]]sse de [[Poitiers]] et [[reine]] de France).
Par le mariage de cette dernière en 1152 avec le [[Liste des souverains anglais|roi d'Angleterre]], le sud-ouest deviendra une terre de conflits entre les royaumes de France et d'Angleterre.
Dans le sud-ouest un système de [[charte]]s se développe avant l'apparition des bastides. Il s'agit en fait de documents écrits où sont stipulés les [[prélèvement obligatoire|prélèvements obligatoires]] dont la [[population]] doit s'acquitter. Celle-ci préfère ce système moins [[arbitraire]] et de plus en plus de seigneurs l'adoptent. Dès le {{XIIe siècle}}, [[Auvillar]] et [[Montauban]] avaient déjà des [[charte de coutume|chartes de coutumes]] et des amorces de [[contrat de paréage|paréage]] qui sont les outils [[justice|juridiques]] allant permettre l'éclosion des bastides.
Pour J. [[Poumaride]], [[historien]] du [[droit]], « la pénétration du [[droit romain]] dans le [[bassin (fleuve)|bassin]] de la [[Garonne]] coïncide avec un grand mouvement d'affranchissement [[ville|urbain]] et de création de bastides. Le principe de [[liberté]] individuelle que véhicule le droit romain est le ferment de cette éclosion urbaine acceptée par une [[féodalité]] méridionale peu cohérente ».
Les seigneurs de l'époque sont de deux types :
* '''Seigneurs laïques :''' un seigneur [[laïque]] est un [[noble]] qui offre la protection à ses gens. Pour être réellement dissuasif face aux autres seigneurs voisins, il doit faire de grandes dépenses militaires. Cependant, à l'époque, les [[Loup (mammifère)|loup]]s et [[voleur]]s sont bien plus menaçants. La construction d'un ''castrum ''suffit donc bien souvent à assurer la protection des gens. De nombreux ''castra'' seront construits dans la région. Autour de ceux-ci se développeront des [[Castelnau|castelnaux]], villages agglutinés au ''castrum'' central. On peut souvent encore aujourd'hui deviner l'origine de ces villages grâce à la présence dans leur nom de mots tels que : ''castéra'', ''castel'' ou ''castelnaud'', comme les villages : ''[[Castéra-Verduzan]]'', ''[[Castelsarrasin]]'', ''[[Castelnaudary]]'', ''[[Belcastel (Aveyron)|Belcastel]]'' ou ''[[Castelnaud-la-Chapelle]]''. Le site d'implantation est toujours défensif, souvent perché. Au centre du castelnaud se trouve une [[tour de guet|tour]] [[carré]]e ou [[rectangle|rectangulaire]]. C'était le [[logis]] seigneurial ainsi qu'un poste d'observation. Les maisons du castelnaux sont serrées autour. Il en résulte un [[urbanisme]] à rues tortueuses et placettes.
* '''Seigneurs religieux :''' les seigneurs [[Religion|religieux]] sont eux des hommes d'[[Église catholique|Église]]. Leur rôle est aussi d'assurer la protection de leurs gens, mais ils le font d'une manière différente. La [[sécurité]] est garantie par la [[dissuasion]] : la menace d'[[excommunication]]. En effet, les terres de l'Église et surtout les villages ayant le statut de [[sauveté]]s sont protégés en droit par la « [[paix]] de [[Dieu]] ». À l'entrée et aux [[carrefour]]s les plus fréquentés de ces terres appelées ''[[finage]]s'' est implantée une [[croix (symbole)|croix]] qui marque l'entrée d'un espace [[sacré]]. Lorsqu'on dépasse ces bornes il faut déposer les armes. Les noms actuels de ces villages, aussi appelés ''sauvetés'', reflètent aussi leur [[histoire]]. Par exemple : ''[[La Sauvetat]]'', ''[[La Sauve]]'' ou des villages ayant pris le nom d'un [[saint]]. Cependant au niveau de l'urbanisme, les formes sont assez proches de celles des castelnauds. Les maisons se pressent autour du [[sanctuaire]] central car il s'agit du lieu véritablement inviolable. Dans ce sanctuaire, le [[clocher]] est généralement construit comme une [[tour de guet]] ou [[donjon]] et souvent l'église est fortifiée. Une lourde porte, de petites ouvertures [[Architecture romane|roman]]es, des murs épais avec [[contrefort]]s ne sont pas un [[luxe]] dans ces temps troubles.
===Situation religieuse===
Le {{s-|XI|e}} voit s'établir et s'épanouir dans le sud-ouest la doctrine [[catharisme|cathare]], qui trouve dans les conditions socio-culturelles de cette région un terreau favorable à son développement.
L'[[anticléricalisme]] intransigeant de ce mouvement et son opposition à la hiérarchie catholique, valent aux cathares de s'attirer les foudres de l'[[Église catholique]] romaine, qui les condamne comme [[hérésie|hérétiques]] et va chercher à les éliminer, d'abord par le prêche et le débat doctrinal, puis par la force.
La [[croisade des Albigeois|croisade contre les Albigeois]], prêchée par [[Innocent III]] en 1209 et menée par [[Simon IV de Montfort]], aura comme conséquence, outre le fait d'éliminer le [[catharisme]], également d'affaiblir les pouvoirs locaux au profit des [[capétiens]] du Nord, qui s'établiront durablement dans la région. Ainsi, le [[comté de Toulouse]] est rattaché à la couronne de France en 1271.
Dans les villes s'établissent des [[évêque]]s et des [[monastère]]s [[cistercien]]s vont s'implanter dans toute la région. Les gens, très religieux, [[legs|lèguent]] souvent à leur [[mort]] une partie de leurs terres à l'Église ce qui fait que celle-ci est devient vite une grande [[propriétaire]] terrienne.
===Paysage urbain===
En 1200 une grande partie des [[agglomération]]s de la région sont des castelnaux et des sauvetés. Les autres ont souvent des origines [[gallo-romain]]es (leurs noms finissent généralement en -ac et -ville).
Les bastides arrivent donc dans un paysage déjà très humanisé. C'est ce qui expliquera entre autres de nombreuses irrégularités dans le parcellaire de certaines bastides ou des orientations étonnantes d'églises : il s'agit d'héritages antérieurs à la fondation.
==Forme gothique d'aménagement du territoire==
===Le problème de la propriété du sol===
La première nécessité pour fonder une bastide, c'est de posséder le sol. Mais le [[droit]] médiéval était complexe. Souvent avant les fondations il a fallu établir un ''contrat de paréage'' entre le fondateur et les seigneurs voisins. Celui-ci fixe le statut juridique et fiscal de la bastide. Il prévoit aussi ce qu'il adviendra si la bastide est un échec ou si elle croît.
Il existe au [[Moyen Âge]] trois formes de propriété du sol pour un seigneur qui étaient sous la forme de droits qu'un seigneur pouvait détenir ou partager :
*droit de prélever l'impôt seigneurial (le [[Cens (droit seigneurial)|cens]], la [[dîme]])
*droit de rendre la [[justice]] (haute et/ou basse)
*droit de vendre la terre
Souvent la terre est sous forme de [[copropriété]], un seigneur possédant tous les droits à la fois sur une même terre étant très rare.
Au moment de la fondation des bastides il faut tenir compte de ces propriétés du sol. Dans des bastides comme [[Revel (Haute-Garonne)|Revel]], [[Montréal-du-Gers]],… le roi est le seul seigneur laïque. La fondation en est donc grandement facilitée. Mais ailleurs de grandes tractations entre les co-seigneurs doivent avoir lieu.
De plus, quelquefois les terres choisies pour fonder une bastide possèdent déjà des constructions, par exemple des [[grange]]s.
Le contrat de paréage clarifie tout cela (les droits des divers seigneurs) et prévoit les limites de la bastide et ce qui y sera fait à l'intérieur :
*nombre de maisons, de jardins, de terres cultivables
*taille de ces parcelles
*les bâtiments civiques et religieux et leur défiscalisation.
Cependant le contrat de paréage ne fixe pas le statut des forêts et [[pâturage]]s autour de la ville (propriété collective ou répartition égale entre les nouveaux venus). C'est à la nouvelle [[communauté]] de le décider. De plus, il ne fait d'aucune manière allusion au plan de la nouvelle ville.
===Une nouvelle vision du monde===
[[Alcide Curie-Seimbres]] écrivit en 1880 des bastides qu'"''on croit voir de grands potagers distribués en carreaux et desservis par des allées droites''". En effet, les bastides sont très ordonnées orthogonalement. Cela rompt fortement avec les formes romanes des villes que les contemporains pouvaient observer.
Une hypothèse est que les urbanistes médiévaux auraient trouvé dans les monastères les modèles romains et les auraient reproduit.
Mais cette hypothèse se heurte au fait que les monastères n'ont jamais formé les [[architecte]]s. [[Vitruve]] n'est redécouvert et diffusé qu'au {{XVIe siècle}}. Et surtout, la [[logique]] qui sous-tend le tracé quadrillé des bastides n'est pas du tout la même que celle des tracés des romains.
Les [[urbaniste]]s médiévaux ont bel et bien fait du neuf. Ils ont inventé un urbanisme [[Architecture gothique|gothique]]. Mais cela s'est fait de la même manière que les architectes gothiques. Ca ne vient pas des progrès techniques. L'originalité de l'architecture gothique tient en une réflexion très achevée sur le thème de la [[standardisation]].
[[Villard de Honnecourt]], grand architecte de [[cathédrale]]s gothiques, a ainsi dans son cahier de croquis conçu une [[rosace]] de 216 éléments réalisables avec seulement 5 modèles de pierre. On comprend alors qu'un des éléments principaux de l'architecture gothique soit l'[[arc brisé]]. En effet, il facilite la standardisation des [[claveau|claveaux]] d'un même arc : il est tracé avec deux [[courbe]]s circulaires de même [[rayon (géométrie)|rayon]], et de plus on peut tracer à l'aide de la même courbe des arcs brisés de hauteur et de portée différentes. Cela est impossible avec le [[plein cintre]]. Dans un même bâtiment on peut donc employer toute une série d'arcs différents mais tracés à l'aide du même rayon.
On pourrait dire que, de même, l'urbaniste, lui, joue avec les ''ayrals'' (les [[parcelle]]s).
Le XIII{{E}} siècle est celui de la [[naissance]] de la [[rationalité]] [[moderne]]. Une autre vision du monde éclot. L'important n'est plus, comme à l'époque romane de définir et de délimiter les objets du savoir avec un centre et des bornes. Le monde [[Architecture romane|roman]] était clos. Le monde [[Architecture gothique|gothique]] s'ouvre. On s'ouvre vers l'[[intérieur]] (on observe les objets à la [[loupe]]) et vers l'[[extérieur]] (on observe les objets avec du recul). Le discours est celui de l'individu et du tout, de l'élément et du système.
Cette révolution de la vision du monde a des échos dans le monde [[musique|musical]] : le temps est compté, codifié. On le traduit sous la forme de [[note]]s carrées qui s'alignent sur des [[Portée (musique)|portée]]s. On étudie les [[son musical|son]]s et la composition de ceux-ci pour former des [[Œuvre d'art|œuvre]]s musicales.
La [[théologie]] n'est pas en reste. Elle découvre la [[philosophie]] [[antiquité|antique]]. Le plus bel exemple en est [[Thomas d'Aquin]].
On voit alors que les bastides sont dans l'air du temps. On veut faire du complexe à partir de choses très simples.
==Éléments d'une bastide==
Les premières questions que se pose l'urbaniste concerne les éléments préexistants sur le terrain devant servir à l'établissement de la bastide.
Y a-t-il un village préexistant avec des éléments collectifs à réutiliser?
Y a-t-il une église préexistante?
Rien du tout?
Quelle est la nature du sol? Peut-il supporter le [[poid]]s des bâtiments?
Quelle est la [[topographie]] du lieu?
===La place===
Au centre de chaque bastide on trouve invariablement une [[Place (voie)|place]]. C'est totalement contraire aux exemples des villes des siècles précédents, les castelnaux et sauvetés.
D'où vient donc l'idée ?
Aucune cité gallo-romaine de la région n'a gardé à cette époque sa place antique.
Les castelnaux et sauvetés n'ont pas non plus de place.
En [[Italie]] toute proche non plus on n'en trouve pas.
Peut-être l'idée vient-elle du [[Proche-Orient]]. En effet y existaient des places magnifiques et les [[croisade|croisés]] n'ont pas dû manquer le mentionner dans leurs récits à leur retour.
Dans tous les cas, le [[Prototype (urbanisme)|prototype]] de la place des bastides est celle de [[Montauban]]. Dans cette ville, la place est un [[carré]] de 70 m de côté.
La place dans les bastides est centrale.
Elle commande la division de la ville en [[quartier (ville)|quartier]]s appelés ''gaches''.
Il n'y en a qu'une seule par bastide à l'exception de [[Saint-Lys]] (une pour le [[marché]] et une pour l'[[Église (édifice)|église]]) et à [[Albias]].
Il n'y a jamais eu de rapport direct entre la taille de la place et l'importance de la bastide.
On choisit pour l'implanter le terrain le plus plat possible.
Mais surtout, le plus important, c'est que le fondateur cherchait à la soustraire au maximum aux courants de [[circulation]]. Généralement l'accès se fait aux angles.
On peut dénombrer 3 types de formes de place. Cependant, sur les 300 bastides recensées à ce jour, seules une centaine ont une place entrant dans l'une des catégories :
* '''Plan à enveloppement''' : La place est entièrement fermée vers l'extérieur. C'est-à-dire que la place ne touche aucune rue. L'existence de ce type de places montre bien que la place d'une bastide n'est pas un lieu de circulation. Ces places sont cependant très rares. Elles se retrouvent par exemple à [[Tournay]] où il s'agit d'un carré de 70 m sur 72.
* '''Plan à axe unique''' : Ce type de place résulte d'un plan de bastide organisé suivant un [[Axe (mathématique)|axe]] unique (une rue principale étoffée de plusieurs rues [[Parallélisme (géométrie)|parallèle]]s, coupées par des [[perpendiculaire]]s). La place se trouve alors entre deux rues. L'entrée se fait par les angles. Ces places font en général 50 à 55m de côté.
* '''Plan à quadrillage''' : C'est le cas le plus fréquent, la place de bastide par excellence : une place quadrangulaire avec accès par les angles et dont les [[façade]]s sont d'un seul tenant (sans andrones, voir ''Maisons''). Cette place dérive directement de celle de [[Montauban]]. Souvent l'emplacement de la place est un [[îlot]] soustrait à la construction privée. Elle se situe en général au centre de la ville et en commande tout le plan. Ce sont les plus belles et les plus grandes places de bastides. Elles font 60 x 60 m en moyenne au {{s-|XIII|e}}, 90 x 90 m au XIV{{E}}. Les plus grandes vont jusqu'à 70 x 140 m (deux îlots).
====Rôle de la place====
La place est d'emblée réservée au [[marché]]. Elle a en effet une fonction économique très forte (plusieurs chartes stipulent que tout ce qui est à vendre doit d'abord être amené sur la place). Mais rapidement elle acquiert aussi une fonction municipale par la construction de maisons communes sur la place. Cette fonction était d'abord assurée dans l'église mais se laïcise très vite.
La place devient un centre d'attraction, voire un [[symbole]] [[social]]. En effet, les maisons donnant sur la place sont souvent celles des plus anciennes [[famille parentale|familles]] (celles s'étant établies en premier).
====Couverts====
Aujourd'hui lorsqu'on se promène sur la place d'une bastide on remarque qu'elle est souvent à [[portique]]s. C'est un aménagement qui n'a pas été fait que dans les bastides. On appelle ces places : ''places à couverts'' ou ''places des cornières''.
En fait, il s'agit d'[[ambon]]s rajoutés aux façades des maisons après leur construction. Dans un premier temps ils étaient en [[bois]] puis ils sont remplacés par des couverts en [[pierre (matériau)|pierre]] plus tard. Les arcs les soutenant sont au départ des arcs brisés, puis au fil des reconstructions seront remplacés par des arcs en plein cintre.
====Halles====
Au centre de la place on trouve aussi souvent une [[halle (marché)|halle]] de marché. Comme les couverts, elle apparait plus tard.
Il s'agissait de protéger les marchands du climat.
A l'étage loge souvent le [[Pouvoir politique|pouvoir]] consulaire. C'est bien plus simple pour surveiller.
La halle a souvent un [[clocher]]. Elle a véritablement tous les attributs d'une [[cathédrale]] [[commerce|commerciale]]. C'est une [[basilique]] ayant retrouvé ses origines [[romains|romaines]].
===Murailles===
Les fondateurs ne construisaient pas de [[fortification]]s autour des villes en général. Ils laissaient aux habitants le soin de le faire par un [[Prélèvements obligatoires|impôt]] ou un [[octroi]]. Cela fait que le jeu d'interférences entre la [[régularité]] du [[parcellaire]] et le tracé du [[mur d'enceinte]] est à l'origine d'une grande diversité dans le plan des bastides.
Il est rare qu'elles soient construites à la fondation de la bastide, même dans celles implantées près d'une [[frontière]]. Il s'agit en effet d'une époque calme entre la Croisade des albigeois et la Guerre de Cent Ans.
Même les habitants ont moins peur. [[Libourne]] est un bon exemple. Dix ans après la fondation, les habitants avaient demandé de l'argent à leur [[seigneur]] pour construire une [[muraille]]. Une fois reçu, ils l'ont dépensé pour l'embellissement de leur ville.
Au début de la [[Guerre de Cent Ans]], de nombreuses bastides furent détruites du fait de l'absence de défenses. Les autres s'entourèrent hâtivement de remparts de [[Pierre (matériau)|pierre]].
===Maisons===
Les habitants qui s'installaient dans la bastide avaient en général un an pour la construire, cela pour inciter les nouveaux venus à s'installer durablement. Les premières maisons sont donc assez rudimentaires en général.
Il existe des règles d'implantations très précises.
L'alignement de la façade avant est obligatoire.
Elles doivent être d'un [[Étage (architecture)|étage]] en plus du [[rez-de-chaussée]].
Elles sont non-mitoyennes (sauf sur la place). Entre deux maisons est intercalée un ''[[androne]]'' (ou entremis), un espace de 25 à 40cm de large destiné à éviter la propagation des [[incendie]]s et à faciliter l'écoulement de l'eau.
Avec le développement économique, l'espace urbain mute. Autour de la place, une petite halle s'établit devant chaque [[échoppe]] : ce sont des couverts, des arcades, des amabans ou des garlandes (voir ci-dessus ''couverts''). Puis ce rajout apparaît dans les rues commerçantes.
Sous les rues des [[cave]]s se creusent et au-dessus, certaines maisons se faisant face se relient par des [[pontet]]s.
===Rues===
Les rues principales, appelées ''charretières'' - ''carreyra'' en [[occitan]] - (parce qu'elles permettent le passage de [[charrette]]s) font de 6 à 10 m de large.
Elles longent les façades des maisons.
Elles sont souvent les axes longitudinaux de la bastide.
Les rues secondaires, appelées ''transversales'' ou ''traversières'', font de 5 à 6 m de large, mais pouvaient aussi faire de 2 à 2,50 m.
Elles coupent fréquemment les rues charretières.
Enfin, les ''passages'' ou ''venelles'' font elles de 1 à 3 m de large. Elles sont à l'arrière des ayrals. On les appelle aussi parfois ''carreyrou''.
La bastide se compose dans le sens de la longueur de 1 à 8 rues. Ce nombre varie avec l'importance de la bastide.
Lorsqu'il n'y en a qu'une seule, on l'appelle ''bastide-rue'' ou ''village-ruban''. Il s'agit des bastides s'étant le moins développées.
Une cité classique en damier possède au moins 4 rues parallèles.
La chaussée est en terre mais quelquefois recouverte de pavés ou de galets. Elle est constituée de deux plans inclinés vers un caniveau central.
===Types de terrains===
Chaque bastide contenait soit 3, soit 4 types de terrains disposés organisés par types selon des couronnes autour du centre ville. Ces terrains étaient tous divisés équitablement entre toutes les familles venant s'établir dans la ville.
====Ayrals====
Au centre se trouvaient ces terrains découpés en parcelles régulières de 8m sur 24 en moyenne, appelées ''ayrals'', et destinées à être bâties. On a cependant des exemples de bastides avec des ayrals de 12 x 28m, ou d'autres d'ayrals d'à peine 10 m de profondeur. Cependant, on note que les bastides de même taille avaient des lots de tailles semblables. De plus, une [[proportion]] simple était maintenue entre la [[largeur]] et la [[longueur]] de l'ayral, souvent de 2 ou 3.
On sait aussi que les 8m de largeur de façade sur rue sont dus au fait qu'il s'agit de la portée économique maximale d'une [[poutre]] en [[bois]].
Il était obligatoire que les bâtiments s'alignent sur la rue. Le fond de l'ayral était utilisé pour y implanter une [[cour]], des [[latrine]]s et parfois une [[remise]].
Le nombre d'ayrals dans une bastide était limité. Il était défini dans le contrat de paréage et pouvait varier de plusieurs dizaines à plusieurs milliers (3000 à [[Grenade-sur-Garonne]]).
Il est intéressant de noter qu'il n'y avait aucune dérogation faite sur la régularité du parcellaire. Bâtiments publics et [[notable]]s ne bénéficiaient pas d'une parcelle de taille supérieure. Cependant, on leur réservait couramment le droit de s'étaler sur plusieurs lots voisins.
====Jardins====
Ceux-ci se trouvaient sur la deuxième couronne en partant du centre, contigus aux ayrals.
Ils étaient du même nombre que les maisons.
Leur superficie était réduite. Il y a souvent un rapport de proportion entre la superficie de l'ayral et celle du jardin, 2 ou 3. La moyenne de [[superficie]] est de 5 à 7 [[are]]s.
====Vignes====
On trouve ce type de terrain dans de nombreuses bastides mais pas dans toutes.
Parfois il n'y avait qu'une partie de la population qui avait droit à posséder un terrain pour cultiver la [[vigne]].
====Arpents====
Les terrains de culture, appelés ''arpents'', ceinturent toute la ville. Ils sont ''extra-muros''.
Leur taille moyenne est de 5 à 6 [[hectare|ha]], ce qui était largement suffisant vu les instruments rudimentaires de l'époque.
Ici aussi chaque famille recevait à son établissement dans la bastide un arpent de superficie égale à celle de ceux des autres.
Dans certaines bastides de [[défrichement]], l'arpent était couplé à tout autre terrain que la famille pourrait défricher. Par exemple à [[Bouloc]], chacune recevait 7ha et pouvait l'agrandir de tout terrain de forêt qu'ils sauraient défricher.
==Plan de bastide==
Un grand nombre de bastides sont à plan ''inorganisé'', mais une forte proportion de fondations détient un plan particulièrement net.
Il semble qu'il y ait eu un [[modèle]] adapté à chaque fondation. En effet, plus de la moitié des fondations ont été établies sur la croisée de deux directions [[perpendiculaire]]s qui, complétées par de nombreuses [[Parallélisme (géométrie)|parallèle]]s, donnent un [[quadrillage]].
Mais qui donc a établi ce modèle et dessiné ces plans?
Il existait au [[Moyen Âge]] une [[corporation]] de ''lotisseurs'' chargés de diviser les lots sur le terrain et de prévoir leur destination. Mais il est certain qu'on n'a pas fait appel à eux pour les bastides.
En fait, d'après les textes du {{s-|XIII|e}} nous étant restés, il semble que ce ne soient pas des spécialistes qui aient mis en forme les bastides. Il s'agirait plutôt de [[Notaire public|notaire]]s, [[juge-juges]], [[bailli]]s, [[sénéchal|sénéchaux]], voire des [[évêque]]s. Ce sont eux aussi qui apparemment auraient réalisé les éléments indispensables de la ville que sont les puits, les fontaines…
À partir de l'ensemble des bastides, on peut catégoriser en 5 types les plans.
===Inorganiques ou embryonnaires===
Elles sont soit totalement désordonnées, soit à l'état d'un embryon de plan, comme [[La Bastide-de-Bousignac]] par exemple.
Les raisons sont peuvent être de plusieurs sortes :
*ce sont des bastides fondées à partir de [[hameau]]x existants,
*elles n'ont été que très faiblement peuplées, c'est un échec relatif de la bastide ou
*tout simplement les fondateurs étaient sans ou avaient moins de rigueur.
===Circulaires===
La seule bastide circulaire existant est Fourcès dans le Gers.
Ce type de bastides reste cependant très rare.
===À enveloppement===
Généralement il s'agit de villages n'ayant pas été créés de toutes pièces au départ. Elles ont été précédées par soit une église, soit un noyau de maisons.
Les nouveaux quartiers s'implantent autour du noyau initial et le noient.
===À un seul axe===
Ce sont les plus nombreuses. [[Lavedan]] estime qu'elles représenteraient entre 30 et 40% du total des bastides.
Elles sont généralement situées en [[plaine]].
Elles sont construites comme leur appellation le suggère sur la base d'une rue principale. Celle-ci était au Moyen Âge la voie de passage obligé et reliait généralement les deux portes principales de la ville.
Parfois la ville ne s'est pas élargie de cette rue principale. La place se trouve alors être un étalement, une excroissance de la rue.
Souvent, de nombreuses transversales coupent la rue principale. On parle alors de tracé en « ''arête de poisson'' ». C'est une forme de bastide s'adaptant bien au [[relief]], particulièrement lorsqu'il est escarpé. On les retrouve d'ailleurs souvent sur des croupes allongées, comme [[Gimont]] dans le [[Gers]]. Cette bastide fait 1000m de long pour 300m de large. La rue charretière est la route d'[[Auch]]-[[Toulouse]] qui suit à cet endroit la crête. Elle est coupée dans la bastide par de nombreuses transversales très raides.
Quelquefois la rue principale est doublée et la place se situe alors entre les deux.
===À deux axes===
On aborde ici le cas des bastides considérées comme l'aboutissement du modèle gothique de la bastide. Elles sont considérées comme les plus typiques du mouvement. Dans tous les cas, il s'agit du modèle le plus élaboré.
La base du plan, ce sont deux axes perpendiculaires commandant un [[échiquier]]. Les rues se coupent alors en angle droit.
La place est souvent centrale, ou proche du centre, carrée ou rectangulaire.
Les îlots sont réguliers, généralement rectangulaires.
Les contours de la bastide sont eux aussi géométriques : [[carré]], [[rectangle]], [[parallélogramme]], [[hexagone]] ou [[ovale]], les formes sont multiples.
Ce sont des bastides qu'on retrouve autant en hauteur que dans les plaines, mais c'est dans cette situation qu'elles donnent leurs plus belles formes géométriques.
Certains fondateurs sont connus pour les avoir préférées aux autres formes de bastides. Notamment trois des plus grands fondateurs : [[Alphonse de Poitiers]], [[Eustache de Beaumarchès]] et [[Edouard Ier]].
==Charte des coutumes==
La fondation d'une bastide se fait donc par un certain nombre d'étapes qu'on peut résumer ainsi :
*En premier, choix du lieu.
*Puis, le choix du nom de la bastide. Les noms des bastides ont des noms forgés [[étymologie|étymologiquement]] sur 5 racines :
**du nom du sénéchal les ayant fondées : [[Libourne]] (du nom de [[Leyburn]])…
**de l'autorité royale : Montréal…
**rappelant des villes extérieures : Grenade…
**ressemblant aux noms de villes plus anciennes (racines [[latin]]es…)
**marquant leur origine ou leurs privilèges : Villefranche, La Bastide…
*Suit le contrat de paréage entre les seigneurs co-propriétaires.
*Enfin, la conception du plan de la ville.
Voilà listés ici les éléments décrits plus hauts dans l'article mais une fois ces étapes franchies la ville n'est toujours pas fondée. Il faut qu'une [[population]] vienne l'habiter. Il faut attirer des familles de paysans.
Pour cela, il est établi une ''charte de coutumes'', qui est en fait une liste de [[privilège]]s accordés aux habitants.
Il est d'ailleurs présenté ainsi, comme une suite de privilèges, écrits l'un après l'autre, comme si on en rajoutait de temps en temps pour attirer de nouveaux habitants, ce qui était sûrement d'ailleurs le cas.
Ces privilèges étaient de 3 sortes :
*des allègements fiscaux,
*des mesures judiciaires et
*des mesures honorifiques.
Il ne faut cependant pas se tromper. Tous ces privilèges donnés aux habitants, l'[[Égalité sociale|égalité]] pour ce qui est de la distribution des terres et la quasi-égalité juridique dont bénéficient les nouveaux bourgeois peuvent faire apparaître les bastides comme des terres de [[liberté]] et d'[[Égalité sociale|égalité]].
Mais elles n'avaient pas du tout ce but-là. Elles ne cherchaient pas à remettre en cause le [[droit féodal]], ni à créer un désordre. Il ne s'agit que d'ajustements locaux afin d'améliorer le [[rendement]] économique et fiscal de terres sous-exploitées.
Si les habitants paraissent libres, ils ne jouissent en fait que d'un ''régime économiquement libéral''. S’ils paraissent égaux, ce n'est qu'une ''égalité des chances'' à leur installation.
De toute façon, l'inégalité et l'absence de libertés individuelles proviennent surtout de l'état de la [[société médiévale]].
D'ailleurs, pour permettre l'établissement de ces privilèges, les bastides ont dû refuser l'établissement en elles de [[Classe sociale|classes]] ayant déjà des [[Obligation (droit)|obligation]]s ou privilèges, incompatibles avec ceux-ci. Ainsi, les [[serf]]s, les [[noble]]s et les [[Moines et moniales|religieux]] sont interdits de s'installer dans la ville. Certains petits nobles vont préférer [[troc|troquer]] leur titre de noblesse contre celui plus lucratif de [[bourgeoisie]] et faire don de leurs terres à la bastide.
Il n'existe pas non plus d'égalité entre les [[homme]]s et les [[femme]]s à l'intérieur de la bastide. Cependant, les femmes sont mentionnées dans les chartes de coutumes et ont certains droits reconnus même s’ils restent faibles. Par exemple :
*dans la très grande majorité des bastides les hommes n'ont pas le droit de battre leur femme.
*La [[dot]] est réglementée et parfois obligatoire aussi pour les hommes.
Les [[lépreux]] ne sont pas bienvenus dans les bastides. Des [[léproserie]]s les accueillent dans quelques bastides mais ils sont de toute façon exclus de la société. Ils sont obligés de porter un [[insigne]] montrant qu'ils sont [[maladie|malades]] et ils doivent vivre à part des personnes saines.
La [[législation]] de la [[Gascogne]] entre 1290 et 1326 dit même : « ''Dans les bastides ou nouveaux villages où ne se trouve pas une léproserie, les lépreux ne peuvent recevoir l'[[aumône]].'' »
Les [[juif]]s sont un autre groupe de personnes ayant souffert d'[[exclusion]] dans les bastides. Au début il n'y avait aucun problème. À Cologne, la rue des Juifs donnait même sur la place. Mais comme les lépreux, dans toute la France les juifs vont être pourchassés au {{s-|XIV|e}}.
Cela commence en 1306 lorsque le roi [[Philippe le Bel]] expulse tous les juifs du royaume, confisque et met en vente tous leurs biens.
==Évolution des bastides==
Les bastides après leur fondation évoluent. Elles peuvent réussir et il en existe encore de nos jours. Mais elles peuvent aussi rater, se vider de leur population. Globalement les bastides ont connu trois périodes de sélection.
Dès l'origine, un bon nombre est éliminé. Les rescapées connaissent une [[croissance économique|croissance]] agricole et commerciale qui provoquent des mutations profondes dans l'organisation du sud-ouest.
La [[Guerre de Cent Ans]] et la persistance de l'insécurité obligera les bastides de s'équiper de murs. Les plus lentes dans cette course à l'équipement défensif seront rayées de la carte.
Lorsque le calme revient, la région connait une prospérité inégale. La [[bourgeoisie]] s'affirme et c'est l'âge de l'ouverture des grands chemins. Ceux-ci privilégieront bien évidemment les bastides implantées sur leur long.
Enfin, c'est aux {{sp-|XIX|e|et|XX|e}}s, lors de l'[[exode rural]] qu'a eu lieu la troisième et dernière période de sélection des bastides.
La taille de la bastide est fixée par le contrat de paréage mais en fait, elle se fait plus sur le terrain que dans les hautes sphères du pouvoir. Les [[berger]]s conduisent en effet les [[vache]]s et [[porc]]s dans les bois. Les rapports sont difficiles entre les [[éleveur]]s et les [[cultivateur (métier)|cultivateur]]s. Ces premiers mènent le [[troupeau]] du village et doivent pouvoir le défendre. On les choisit pour leur force, ils sont entourés de [[chien]]s et les villageois sont toujours prêts à leur prêter main forte contre les paysans des alentours.
== Bastides célèbres ==
Par départements (liste non exhaustive) :
* '''[[Ariège]]''' : [[Campagne-sur-Arize]], [[La Bastide-de-Bousignac]], [[La Bastide-de-Sérou]], [[Mazères (Ariège)|Mazères]], [[Mirepoix (Ariège)|Mirepoix]], [[Rimont]].
* '''[[Aude]]''' : [[Arques (Aude)|Arques]], [[Belpech]], [[Carcassonne]], [[Castelnaudary]], [[Labastide-d'Anjou]], [[Montréal (Aude)|Montréal]].
* '''[[Aveyron]]''' : [[La Bastide-l'Évêque]], [[Najac]], [[Réquista]], [[Sauveterre-de-Rouergue]], [[Villefranche-de-Rouergue]], [[Villeneuve (Aveyron)|Villeneuve-d'Aveyron]].
* '''[[Dordogne (département)|Dordogne]]''' (''18 bastides'') : [[Beaumont-du-Périgord]], [[Beauregard-et-Bassac]], [[Bénévent (Dordogne)|Bénévent]], [[Domme]], [[Eymet]], [[Fonroque]], [[Lalinde]], [[Molières (Dordogne)|Molières]], [[Monestier (Dordogne)|Monestier]], [[Monpazier]], [[Thénac (Dordogne)|Puyguilhem]], [[Roquepine (Dordogne)|Roquepine]], [[Saint-Aulaye]], [[Saint-Barthélemy-de-Bellegarde]], [[Saint-Louis-en-l'Isle]], [[Vergt]], [[Villefranche-de-Lonchat]], [[Villefranche-du-Périgord]].
* '''[[Gard]]''' : [[Aigues-Mortes]].
* '''[[Haute-Garonne]]''' : [[Aignes]], [[Alan (Haute-Garonne)|Alan]], [[Beauchalot]], [[Blajan]], [[Bouloc (Haute-Garonne)|Bouloc]], [[Boulogne-sur-Gesse]], [[Boussens (Haute-Garonne)|Boussens]], [[Calmont (Haute-Garonne)|Calmont]], [[Carbonne]], [[Cazères]], [[Fonsorbes]], [[Gaillac-Toulza]], [[Grenade-sur-Garonne]], [[Labastide-Beauvoir]] - [[Labastide-Clermont]], [[Lavelanet-de-Comminges]], [[Lestelle-de-Saint-Martory]], [[Le Burgaud]], [[Le Fousseret]], [[Nailloux]], [[Montastruc-la-Conseillère]], [[Montréjeau]], [[Palaminy]], [[Plaisance-du-Touch]], [[Revel (Haute-Garonne)|Revel]], [[Rieumes]], [[Saint-Félix-Lauragais]], [[Saint-Lys]], [[Saint-Sulpice-sur-Lèze]], [[Villefranche-de-Lauragais]].
* '''[[Gers]]''' :  [[Avensac]], [[Barcelonne-du-Gers]], [[Barran]], [[Bassoues]], [[Beaumarchés]], [[Bretagne-d'Armagnac]], [[Castéra-Verduzan]], [[Cologne (Gers)|Cologne]], [[Fleurance]], [[Fourcès]], [[Gimont]], [[Jegun]], [[Labastide-Savès]], [[Lannepax]], [[Marciac]], [[Masseube]], [[Mauvezin (Gers)|Mauvezin]], [[Miélan]], [[Mirande]], [[Monguilhem]], [[Montréal (Gers)|Montréal-du-Gers]], [[Pavie (Gers)|Pavie]], [[Plaisance (Gers)|Plaisance]],  [[Saint-Clar]], [[Sarrant]], [[Seissan]], [[Solomiac]], [[Valence-sur-Baïse]].
* '''[[Gironde]]''' : [[Cadillac (Gironde)|Cadillac]], [[Créon (Gironde)|Créon]], [[Libourne]], [[Sauveterre-de-Guyenne]].
* '''[[Landes (département)|Landes]]''' : [[Arouille]], [[Baigts]], [[Betbezer-d'Armagnac]]r, [[Bonnegarde]], [[Cazères-sur-l'Adour]], [[Coudures]], [[Duhort-Bachen]], [[Geaune]], [[Grenade-sur-l'Adour]], [[Hastingues]], [[Labastide-Chalosse]], [[Labastide-d'Armagnac]], [[Miramont-Sensacq]], [[Montégut (Landes)|Montégut]], [[Montfort-en-Chalosse]], [[Pimbo]], [[Port-de-Lanne]], [[Castandet|Rondebœuf]], [[Roquefort (Landes)|Roquefort]], [[Saint-Gein]], [[Saint-Geours-d'Auribat]], [[Saint-Justin (Landes)|Saint-Justin]], [[Saint-Sever]], [[Sarron]], [[Sorde-l'Abbaye]], [[Souprosse]], [[Toulouzette]], [[Villenave]], [[Villeneuve-de-Marsan]].
* '''[[Lot (département)|Lot]]''' : [[Beauregard (Lot)|Beauregard]], [[Bretenoux]], [[Castelfranc]], [[Castelnau-Montratier]], [[Cazals (Lot)|Cazals]], [[Fons (Lot)|Fons]], [[Labastide-du-Haut-Mont]], [[Labastide-du-Vert]], [[Labastide-Marnhac]], [[Labastide-Murat]], [[Les Vitarelles]], [[Montcabrier (Lot)|Montcabrier]], [[Montfaucon (Lot)|Montfaucon]], [[Mauroux (Lot)|Orgueil]], [[Puybrun]], [[Rudelle]].
* '''[[Lot-et-Garonne]]''' : [[Aiguillon (Lot-et-Garonne)|Aiguillon]], [[Damazan]], [[Durance (Lot-et-Garonne)|Durance]], [[Miramont-de-Guyenne]], [[Monflanquin]], [[Montpezat (Lot-et-Garonne)|Montpezat]], [[Penne-d'Agenais]], [[Puymirol]], [[Sainte-Livrade-sur-Lot]], [[Sérignac-sur-Garonne]], [[Villeneuve-sur-Lot]], [[Villeréal]].
* '''[[Pyrénées-Atlantiques]]''' : [[Ainhoa]], [[Arzacq-Arraziguet]], [[Assat]], [[Asson]], [[Bellocq]], [[Bougarber]], [[Bruges-Capbis-Mifaget|Bruges]], [[Gan (Pyrénées-Atlantiques)|Gan]], [[Garlin]], [[Navarrenx]], [[Nay (Pyrénées-Atlantiques)|Nay]], [[La Bastide-Clairence]], [[Labastide-Villefranche]], [[Lestelle-Bétharram]], [[Montaut (Pyrénées-Atlantiques)|Montaut]], [[Rébénacq]], [[Vielleségure]].
* '''[[Hautes-Pyrénées]]''' : [[Avezac-Prat-Lahitte]], [[Castelbajac]], [[Galan]], [[Lannemezan]], [[Lubret-Saint-Luc]], [[Montgaillard (Hautes-Pyrénées)|Montgaillard]], [[Peyrouse]], [[Rabastens-de-Bigorre]], [[Saint-Martin (Hautes-Pyrénées)|Saint-Martin]], [[Sère-Rustaing]], [[Saint-Sever-de-Rustan]], [[Tournay]], [[Trie-sur-Baïse]], [[Vidalos]].
* '''[[Tarn (département)|Tarn]]''' : [[Arthès]], [[Castelnau-de-Lévis]], [[Cordes-sur-Ciel|Cordes]], [[Lisle-sur-Tarn]], [[Pampelonne]], [[Réalmont]], [[Saint-Urcisse (Tarn)|Saint-Urcisse]], [[Técou]], [[Valence-d'Albigeois]].
* '''[[Tarn-et-Garonne]]''' : [[Angeville]], [[Beaumont-de-Lomagne]], [[Castelsarrasin]], [[Montauban]], [[Monclar-de-Quercy]], [[Montech]], [[Négrepelisse]], [[Valence-d'Agen]], [[Verdun-sur-Garonne]]. -->


==Bibliografía==
==Bibliografía==
*''Los cistercienses'', textos escritos con la collab. de Julie Roux; asesores históricos y religiosos, los monjes de la abadía de Acey, Nicolas d'Andoque; trad. de Isabel Llasat Botija. - Vic-en-Bigorre : MSM, 2003 (impr. en Belgique). - 320 p. : ill. en coul.,carte, couv. ill. en coul.; 24&nbsp;cm. - (In situ : temas).


*''Los cistercienses'',  textos escritos con la collab. de Julie Roux; asesores históricos y religiosos, los monjes de la abadía de Acey, Nicolas d'Andoque; trad. de Isabel Llasat Botija. - Vic-en-Bigorre : MSM, 2003 (impr. en Belgique). - 320 p. : ill. en coul.,carte, couv. ill. en coul.; 24 cm. - (In situ : temas).
[[Carpeta:Historia del urbanismo]]
 
{{Francia}}
== Enlaces externos ==
* (en francés) [http://etudebastides.ifrance.com/  web ''Centre d'études des bastides'']
* (en francés) [http://oc.land.free.fr/bastides.htm Bastide]
* (en francés) [http://www.tourisme-aveyron.com/fr/culture/patrimoine/bastides_aveyron.php  Les bastides de l'Aveyron]
* (en francés) [http://www.dordogne-perigord.com/fr/decouvertes/cites/bastides/bastide011.asp  Les bastides en Périgord]
* (en francés) [http://crdp.ac-bordeaux.fr/cddp64/bastides/ Les bastides en Pyrénées-Atlantiques]
* (en francés) [http://www.bastides64.org/ « ''Bastides 64'' » - Association des Bastides en Pyrénées-Atlantiques]
* (en francés) [http://graphikdesigns.free.fr/bastides-bearn-pyrenees.html - La bastide de Bellocq en Béarn]
 
 
 
[[Categoría:Historia del urbanismo]] {{Francia}}

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Bastida
Bastide de Domme, en el departamento de Dordoña

Una bastida (en idioma francés, bastida; en occitano, bastida; del latín bastit, bastia, "construcción reciente") fue durante la Edad Media un tipo particular de desarrollo concertado urbano, construido con una finalidad defensiva y de explotación económica, surgido a partir durante el siglo XIII en áreas del suroeste de Francia, en Aquitania y Occitania, como ordenamiento para los asentamientos de repoblación empredidos en aquellas regiones.

Su construcción resultó de un contrato entre el señor feudal, que podía ser también un abad, que donaban un territorio, y la corona de Francia, que se encarga de poblarlo. Los nuevos habitantes roturan y preparan los terrenos para el cultivo y gozan de la seguridad que ofrecen las murallas de su nueva aldea, en una época en la que en todas partes se teme a los bandidos. Por otro lado, se les garantiza cierta tranquilidad económica. Las dos partes contratantes se reparten los ingresos de la nueva población.

Estas plazas fuertes se caracterizan por su plano en damero resultante de un urbanismo concertado, destinado a facilitar el cobro de los distintos tributos: los bloques de casas, cuadrados o rectangulares, recortados por entramados de calles perpendiculares, se organizan en torno a la plaza central en donde está el mercado. Las bastidas, importantes agentes de desarrollo demográfico, agrícoola y económico de regiones antes desiertas, fueron también en el caso de los cistercienses un medio eficaz para paliar la falta de mano de obra que aparece a mediados del siglo XIII. Así, entre 1252 y 1325, abadías cistercienses como Flaran, Morimond, Grandselve, Bonnefont o Cherlieu crearon treinta y seis bastidas en antiguos pastos.

Bibliografía

  • Los cistercienses, textos escritos con la collab. de Julie Roux; asesores históricos y religiosos, los monjes de la abadía de Acey, Nicolas d'Andoque; trad. de Isabel Llasat Botija. - Vic-en-Bigorre : MSM, 2003 (impr. en Belgique). - 320 p. : ill. en coul.,carte, couv. ill. en coul.; 24 cm. - (In situ : temas).
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